Métal

Éléments structurels métalliques

Les Ouvertures De La Maison Crétoise

La maison crétoise est généralement en pierre. Les ouvertures sont pratiquées au cours de l’élévation de la maçonnerie. Des éléments importants sont alors pris en compte : comment faciliter le plus possible le fonctionnement de la partie ouvrante en bois, qu’il s’agisse d’une porte ou d’un volet, et comment reprendre les charges du dessus. La dimension et la forme des ouvertures dépendent de leur utilisation ultérieure.

 

Sur le chantier sont travaillées toutes les parties des ouvertures. Les montants verticaux (dits «lambadès») et leur linteau (anofli), rectiligne ou en demi-cercle, sont taillés dans des matériaux locaux, d’habitude en pierre. Les lambadès destinées à de grandes ouvertures (portes, par exemple), ne peuvent être monolithiques, mais se composent de plusieurs blocs (pélékia ) de taille différente qui sont assemblés sur place. En revanche, pour une toute petite fenêtre, une construction monolithique est possible.

Au cours du travail de ces blocs sont taillés les côtés intérieurs qui constitueront les deux montants verticaux, de manière que la forme finale ainsi obtenue présente une certaine déclivité par rapport à la verticale. On procède d’ailleurs de la même façon avec la pierre taillée, afin de faciliter l’ouverture totale du panneau de bois, porte ou persienne. Ainsi, quand la construction de cette ouverture est achevée, on a, en plan, la forme d’un trapèze dont la base la plus petite est orientée vers la rue, et la plus grande vers l’intérieur.

Les parties en bois des ouvertures s’appuient sur des pièces métalliques encastrées dans le renfoncement formé dans ce but sur le côté intérieur du chambranle.

Très importante est la forme géométrique donnée au linteau, qui enjambera le vide entre les deux côtés verticaux de l’ouverture. À l’origine rectiligne, il sera ensuite plus volontiers en arc, de forme basse, bâti en pierre taillée.

Toute la construction est étudiée de manière à permettre la rotation de la partie en bois ouvrante autour de l’axe des maskoula, gonds métalliques servant à appuyer la porte sur son cadre et encastrés dans la partie intérieure des montants, près de l’angle du renfoncement rectangulaire. La fixation des gonds se faisait en cours de construction : ils étaient encastrés dans les joints entre deux blocs de pierre taillée constitutifs des lambadès.

De chaque côté de l’ouverture se placent, l’un au-dessous de l’autre, deux maskoula éloignés le plus possible l’un de l’autre, de façon que la partie en bois de la porte à deux vantaux ou des volets soit solidement appuyée. En cas de portes ou de fenêtres à un seul vantail, les maskoula sont bien sûr placés d’un côté seulement.

Souvent, et surtout pour les portes intérieures, le vantail qui s’ouvre est monté sur un cadre en bois, en l’absence de lambadès en pierre taillée.